La transition énergétique n’est pas une option mais une ardente nécessité. Consommer moins d’énergie, limiter les émissions polluantes, favoriser les ressources renouvelables, ces directions sont aujourd’hui d’absolues priorités. EPAMARNE, pionnier de la ville durable consacre à ce dossier… une énergie débordante.

Depuis les années soixante, s’est déclenchée une surconsommation effrénée des ressources énergétiques doublée d’un système de concurrence entre énergies fossiles tant dans la production que dans la distribution et la consommation. Force est de constater que ce modèle, polluant et qui épuise les richesses naturelles, n’est pas tenable. De plus, la gestion de ces réseaux est dispendieuse car ils sont toujours surdimensionnés afin d’absorber les pics de consommation.

La logique des smart grids, avant tout collaborative, révolutionne ce système. Elle mixe les sources d’énergies (fossiles et renouvelables, centrales ou locales) et permet, grâce à la collecte et l’analyse de données (ou data) via des systèmes d’informations, de mutualiser la ressource pour lisser les pics de consommation en déportant des surplus de production vers des réseaux tiers.

Installation géothermique dans le quartier du Segrais à Lognes
Installation géothermique dans le quartier du Segrais à Lognes.
©Epamarne / Geoval-Dalkia / Architecte : Jean Lescot / photo : Emile Luider

Le stockage de l’énergie électrique constitue un enjeu majeur pour l’avenir. Les innovations sur cette thématique sont très rapides et prometteuses. On sait ainsi stocker de l’électricité dans la structure métallique d’un bâtiment, on est capable de chauffer une piscine la nuit pour en récupérer la chaleur au petit matin…

Marne-la-Vallée cultive son héritage de ville pionnière. Le réseau de chaleur de l’agglomération de Paris-Vallée de la Marne a été conçu pour la géothermie dès les années quatre-vingts. Depuis 2012, la géothermie a réduit d’environ 80 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui équivaut à éviter le rejet dans l’atmosphère de 18 000 tonnes de CO2 (soit 6 000 allers-retours Paris / New York). Le centre aquatique du Val d’Europe est chauffée par les calories dégagées par un data center voisin, véritable innovation à l’échelle de l’Europe lors de sa création en 2010.

Aujourd’hui, EPAMARNE travaille sur la chaudière numérique, c’est-à-dire l’installation de radiateurs – en fait, des mini serveurs décentralisés – dont l’énergie fatale est récupérée. Des smart grids sont à l’étude pour être déployés dans l’écoquartier Le Sycomore à Bussy Saint-Georges et à la Cité Descartes. Les innovations sont nombreuses à Marne-la-Vallée, telles que le lagon, « génie du lieu » des Villages Nature chauffé à 30°C toute l’année par la géothermie ou encore les expérimentations de méthanisation.

EPAMARNE entend privilégier le retour de la terre à la terre, le recyclage et l’économie circulaire, la production d’énergie agro-alimentaire à l’échelle de tout le territoire dessine un nouvel horizon énergétique.

L’accompagnement des usages est un élément déterminant. La sobriété énergétique ne peut être atteinte qu’avec l’implication des consommateurs. Pour favoriser l’appropriation des nouvelles technologies et de nouveaux modes de consommation par les usagers, EPAMARNE, a recours au laboratoire de « sociologie énergétique » de l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée. Le groupement animé par EPAMARNE pour Descartes 21 – Démonstrateur Industriel de la Ville Durable –  étudie ainsi les comportements des consommateurs dans des logements tests équipés du compteur Linky. Sur le compteur connecté, sont implémentées des applications développées par des start-up. L’intelligence artificielle rend lisible et appropriable par l’utilisateur, l’énorme production de données (big data) des smart grids.

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