Marne-la-Vallée est une nouvelle polarité de la métropole en construction. Bientôt, peut-être, on ne parlera plus de « Paris et sa banlieue » mais du Grand Paris recouvrant toute la zone dense francilienne. Mais, au fait, que recouvre et implique ce phénomène de métropolisation à l’œuvre sur le territoire ?

La métropolisation est un phénomène à l’œuvre depuis les années 1970 et qui concerne tous les continents. Elle a eu, classiquement et jusqu’à présent, pour conséquence de modifier le tissu urbain en reléguant dans les périphéries les activités industrielles ou fortement consommatrices d’espaces, contribuant à créer des zones spécialisées, d’activités, de commerces ou de loisirs. Les déplacements pendulaires se sont accrus entre centres et périphéries et le cœur des villes – spécialisé dans les activités libérales et tertiaires – doit faire face à la pression foncière et à la gentrification. Un phénomène souvent appelé « boboïsation » en région parisienne.

MÉTROPOLE RÉTICULAIRE

Dès sa conception, au milieu des années 1960, Marne-la-Vallée a été pensée dans une perspective métropolitaine pionnière. Il s’agissait déjà de rééquilibrer à l’est la métropole parisienne, il s’agissait de créer non seulement une polarité économique mais une véritable « ville nouvelle », mixte et multifonctionnelle. C’est ainsi qu’en 1965, le SDRAUP (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région de Paris) propose la construction du réseau régional rapide (RER) associé à la fondation des villes nouvelles. En 1994, le SDRIF introduit une conception polycentrique du territoire régional en rupture avec la dilatation continue de l’hypercentre.

 

La création du Grand Paris Express, réseau de transports à grande capacité comme l’affirmation des réseaux numériques – qui donnent presque le don d’ubiquité – accélèrent cette mutation. La métropole est avant tout un territoire structuré en réseau, interconnecté.

BLEU, VERT... COULEURS DURABLES

Les défis majeurs de la transition énergétique et de la protection de l’environnement, la lutte contre la thrombose urbaine et la pollution atmosphérique transforment le visage des territoires urbains. Il s’agit de préserver les espaces naturels, de réintroduire la nature en ville pour lutter contre les îlots de chaleur, de restaurer les trames bleues, vertes et brunes au profit de la biodiversité. Il s’agit aussi de limiter les déplacements obligés en favorisant l’équilibre habitat/emploi. Là encore Marne-la-Vallée fait figure de ville pionnière : avec un ratio supérieur d’1 emploi pour 1 actif résident (voire 2 emplois au Val d’Europe), avec 20% de son territoire constitué d’espaces naturels, de bois et de forêts, soit 8 000 hectares de nature dont 70 parcs et 58 plans d’eau.

 

Désormais la ville devient plus grande que ses bâtiments et sa voirie. Elle intègre espaces naturels et surfaces plantées, des serres ou des fermes urbaines, des noues ou des lacs. La ville change ainsi d’ambiance que ce soit en termes esthétiques ou de pratiques récréatives et, plus largement, de qualité de vie. À Marne-la-Vallée, le secteur agricole peut, dans cette dynamique, se restructurer en valorisant les circuits courts et la production biologique locale. La structuration et la consolidation de nouvelles filières alimentaires ou de matériaux bio-sourcés sont encouragées par le Conseil départemental de Seine-et-Marne et EPAMARNE.

LOCAL ET GLOBAL

C’est ainsi que le Grand Paris se construit de façon réticulaire en intégrant de nouvelles polarités urbaines mais hybrides, interconnectées mais bénéficiant d’un solide ancrage local. Les réseaux de transports, conjugués aux nouvelles technologies d’information et de communication bouleversent l’espace-temps. Avec le Grand Paris Express, Noisy-Champs se retrouve ainsi à moins de 40 minutes de la Défense et les laboratoires de la Cité Descartes mènent des travaux de recherche avec leurs homologues du monde entier. Marne-la-Vallée devient une centralité métropolitaine, avec ses cluster, foyers d’innovation, avec l’accessibilité aux réseaux de communication virtuels ou physiques, avec l’attractivité de ses espaces naturels comme urbains. « L’avantage métropolitain réside, souligne la coopérative de consultants Acadie, dans son potentiel d’hybridation : être à la fois dans le local et dans le global, à la fois dans l’entre soi et l’ouverture à l’autre… ».

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