« Les planètes étaient alignées. Avec l’arrivée de 17 nouvelles communes, l’Établissement public franchissait les limites historiques de Marne-la-Vallée. En 2017 nous arrivions aussi à la fin des Villes Nouvelles sur le plan juridique », raconte Marion Le Paul. La directrice de la Communication – arrivée en 2016 de la Cité internationale universitaire de Paris, une institution porteuse de sens – l’a senti : « C’était le moment de changer de signature ».

 

Récit de Marion Le Paul, directrice de la Communication EPAMARNE/EPAFRANCE

 

La nouvelle identité de l’EPA est née d’une réflexion menée autour d’une stratégie digitale totalement repensée. Pour la mettre en œuvre, Marion Le Paul a utilisé une méthode agile : pas de cahier des charges au sens ultra-classique du terme mais des ateliers réunissant directeurs, responsables d’aménagement, chefs de projets et experts. « Après tout, pour construire la ville nous privilégions la concertation, pourquoi ne pas le faire ensemble pour nous-mêmes ? Nous avons donc animé des groupes où les collaborateurs ont pu confronter leurs points de vue. Nous avons travaillé collégialement sur la modélisation de nos idées, sur les attentes de nos clients que nous avons même incarnés sous forme de personae afin de mieux les comprendre. Nous voulions parler de nous, faire savoir ce que nous faisions pour la ville de demain, nous voulions partager nos savoir-faire d’experts de façon compréhensible par tous. Et surtout, chaque personne intégrée à la démarche a vraiment joué le jeu en livrant un bout d’elle-même ». Le choix du mot « aménagement » s’est imposé naturellement. Mais le mot « âme » comment est-il arrivé sur la table ? N’est-il pas improbable, incongru presque, à une époque où l’on ne badine pas avec la laïcité ?

 


J’ai tout de suite compris que nous construisions l’avenir et c’est absolument passionnant. Depuis toujours les équipes cultivent ce désir de bien faire, cette envie profonde de bâtir une ville différente et ils transmettent cette mémoire.


 

« Ce qui m’a véritablement frappée en prenant mes fonctions, répond Marion Le Paul, c’est qu’il y avait de vraies convictions. Pas une culture d’entreprise qui serait étouffante mais quelque chose qui unit et qui, sans doute, ne pouvait pas exister ailleurs. Il reste à EPAMARNE une transmission informelle qui date des pionniers de la Ville Nouvelle et qui se régénère. J’ai tout de suite compris que nous construisions l’avenir et c’est absolument passionnant. Depuis toujours, les équipes cultivent ce désir de bien faire, cette envie profonde de bâtir une ville différente et ils transmettent cette mémoire. J’ai aussi remarqué que les hommes qui m’entouraient – car je suis arrivée dans un comité de direction uniquement composé d’hommes ! – étaient guidés par un idéal. Ils envisagent leur métier presque comme une mission, ils font la ville en accord avec leurs convictions, parfois même intimes, spirituelles. « L’âme dans l’aménagement » est née de cela : la création d’un espace pour s’exprimer en confiance, le désir de se lancer dans la démarche collectivement, corps et âme.

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