Par Arnaud Diguet, directeur d’opérations d’aménagement

Après une séance de running soutenue, je me pose, quelques instants, au bord de la Marne. Face à la rivière, émeraude et séculaire, je m’interroge. Son parcours, dessiné de milles arabesques, forme un tableau contrasté de rives calmes et de villes animées. Des campagnes éloignées à la métropole du Grand Paris elle trace un chemin sinueux, hésitant, fait d’ombre et de lumière.

Quel est notre chemin ? En tant qu’alpiniste, je suis profondément convaincu que le chemin fait tout autant sens que l’objectif, que la cordée est plus importante que le GPS. L’objectif est connu : zéro carbone à 2050 !

2050 constitue à la fois un horizon proche et lointain. Finalement, il s’inscrit au diapason de notre métier d’aménageur : inventer des solutions immédiates pour atteindre un objectif lointain.

Alors, quand on réfléchit à superposer des bâtiments industriels sur 2 niveaux dans la ZAC de la Rucherie à Bussy Saint-Georges, quand on explore la renaturation des parkings de la zone commerciale du Clos du Chêne entre Chanteloup-en-Brie et Montévrain, quand on mutualise les stationnements dans des silos bas-carbone dans l’écoquartier du Sycomore à Bussy Saint-Georges, je me dis qu’on suit le bon chemin.

Certains affirment que la pente est trop raide, sorte d’Himalaya aux neiges infranchissables. Il en faut plus pour me dérouter de ma trace. Je suis convaincu que la cordée EpaMarne-EpaFrance est solide, car elle est riche de nos diversités. Entre les chefs de projet, les responsables développement, les ingénieurs, les comptables, les juristes, les responsables innovation ou communication, chaque esprit est complémentaire.

Aujourd’hui, un projet d’aménagement comme la ZAC de la Rucherie n’émergerait pas de la nébulosité ambiante sans l’expertise de l’ingénieur, la rigueur du comptable, la créativité du communicant ou le pouvoir de conviction du chef de projet.

Donc oui, l’Himalaya est accessible ! Une fois arrivés au sommet, tous encordés, nous pourrons nous retourner et contempler notre réussite : densifier le foncier pour mieux le préserver, désimperméabiliser les sols en y produisant de la richesse économique, offrir du logement à nos enfants tout en sacralisant des espaces favorables à la biodiversité.

A nous de tracer, collectivement, le chemin vers un territoire régénérateur du vivant et donc plus résiliente. Le cœur agro-urbain, espace d’agriculture biologique entre Chanteloup-en-Brie et Montévrain symbolise ce changement de paradigme : en densifiant de façon raisonnée les logements à côté du RER, on préserve 18 hectares où les habitants pourront s’approvisionner en circuits courts.

2050 n’est pas si loin finalement. Osons porter un regard sur les neiges éternelles !

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